lundi 11 juillet 2016

Visite au MUCEM - 1 - Points positifs

J'ai profité d'un dimanche oisif à Marseille pour visiter le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, abrégé sur sa façade en Mucem. Ouvert au public il y a 3 ans, c'est l'héritier du feu Musée des arts et traditions populaires (MATP), que tout collégien de la région parisienne de ma génération a visité au mois une fois en sortie de classe. Mais les héritiers sont parfois assez différents de leurs ascendants. C'est le cas.

Les objets, qui occupaient le premier plan au MATP, sont ici plutôt employés au service 'une narration. Les collections transférées au Mucem sont finalement peu exposées. Et des pièces provenant d'autres musées français ont été convoquées.

La "Galerie de la Méditerranée", coeur du musée, est organisée autour de "singularités" de la zone méditerranéenne : la culture du blé, de la vigne et de l'olive ; l'invention du monothéisme (certes, le monothéisme est une singularité!) ; l'invention de la citoyenneté et des droits de l'homme ; et l'exploration du monde. Equipé d'un audio-guide, j'y ai passé 3 heures sans m'ennuyer, et encore ne suis-je pas resté devant certains films.

La muséographie, qui alterne vitrines, films et objets à toucher est assez attractive.
Oui, des objets à toucher dans un musée. Ou du moins des répliques en résine de quelques objets. Conçus au départ sans doute pour les mal-voyants, ces dispositifs changent la façon d'aborder l'objet. Tandis que l'audio-guide indique la marche à suivre, on palpe!

Côté vidéo, j'ai particulièrement apprécié le mur de portraits, où deux séries de portraits antiques entourent un écran sur lequel neuf femmes de pays méditerranéen témoignent à leur tour. Je n'ai pas attendu le déroulement des neufs videos, mais j'ai quand même vu et entendu deux scientifiques, la physicienne tunisienne Faouzia Charfi, et la chimiste israélienne Rachel Mamlok-Naama. La science défendue comme facteur d'émancipation et de progrès, qui plus est par des femmes, voilà qui est réjouissant.

La présence de l'art contemporain est également bienvenue. Des oeuvres et des installations d'artistes vivants appuient les propos sur la religion et sur les droits de l'homme, tout en les décalant. Par exemple, alors que la section sur le monothéisme commence par un discours assez convenu sur Jérusalem et les "religions du livre" (expression que l'on pourrait vivement critiquer, notamment en ce qui concerne le christianisme), et des objets antiques, elle se clôt avec une installation de Michelangelo Pistoletto qui fait aussi une place à l'agnosticisme (via une vitrine... vide).

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