jeudi 3 décembre 2015

AIMS Sénégal

Pour fêter leur anniversaire, certains scientifiques organisent des conférences! A moins que ce ne soient leurs collègues qui le fassent pour les honorer. Ainsi, du 25 au 27 novembre dernier, l'Institut Henri Poincaré, à Paris, a accueilli une conférence scientifique en l'honneur des 60 ans de Vincent Rivasseau, professeur à l'université Paris Sud.

Le programme était de haut niveau. J'y ai assisté le jeudi après-midi. J'ai réussi à suivre dans les grandes lignes la présentation de Jean-Michel Raimond, de l'Ecole normale supérieure, à Paris, consacrée à "l'exploration du monde quantique avec des atomes et des cavités" (le sujet a été abondamment vulgarisé, notamment ces toutes dernières années grâce au prix Nobel de Serge Haroche, dont Jean-Michel Raimond est le plus proche collègue). Par contre, je n'ai absolument rien compris à la conférence intitulée "A solvable QFt in 4 dimensions", présentée par Harald Grosse, de l'université de Vienne, en Autriche. Il faut savoir reconnaître ses limites.

La dernière conférence de l'après-midi portait sur les activités non purement scientifiques de Vincent Rivasseau. Daniel Iagolnitzer, l'un de ses anciens collègues, qui a fait la présentation, a mentionné leur collaboration dans l'organisation de plusieurs conférences, ainsi que la contribution de Vincent Rivasseau dans la création des "Séminaires Poincaré", surnommés Bourbaphy, en référence aux célèbres "Séminaires Bourbaki", des mathématiciens.

Mais ce qui m'a surtout intéressé fut la projection d'un petit film réalisé en 2013 au centre AIMS Sénégal de Mbour. Vincent Rivasseau a en effet été l'un des principaux artisans de la création de ce centre de l'African Institute of Mathematical Sciences, créé en Afrique du Sud par le cosmologiste Neil Turok, actuellement directeur de l'Institut Perimeter, à Waterloo, au Canada. L'objectif de cet institut est de donner une formation d'excellence en mathématiques et en physique théorique à de jeunes africains sélectionnés : une bourse leur permet de venir pendant environ deux ans dans l'un des centres (il y en a 5 actuellement en Afrique) et d'y suivre des cours dispensés par des enseignants, qui viennent chacun à leur tour, quelques semaines par an, en provenance du monde entier. Une équipe de tuteurs permanents encadre ces étudiants sur le long court.

J'aurai bien d'autres occasion de parler ici d'AIMS et de son programme "Next Einstein". Aujourd'hui, je vous invite à regarder vous aussi ce film de présentation, qui dure une vingtaine de minutes. On y voit bien entendu Vincent Rivasseau et Neil Turok, mais aussi Cédric Villani, directeur de l'Institut Henri Poincaré, que nous avons d'ailleurs croisé dans le couloir à la sortie de la conférence, toujours aussi avenant.