dimanche 31 janvier 2016

De Dakar (1)

Deux longs mois (de 31 jours chacun!) sans poster ici. D'aucuns auraient pu croire que j'oubliais l'Afrique. Bien au contraire. J'ai bien sûr consacré du temps à d'autres projets, et même je suis aussi parti quelques jours en vacances. Mais j'ai surtout travaillé à la mise en place de structures qui devraient me permettre d'oeuvrer d'autant plus avec les chercheurs africains.

D'abord j'ai rejoint une coopérative d'activité et d'entrepreneurs nommée Coopétic. elle rassemble essentiellement des compétences dans les domaines des médias et de la communication. Sa filiale Coopétic Media est en cours d'obtention du statut d'agence de presse. Un cadre approprié pour développer un projet web de vulgarisation scientifique.

Ensuite, j'ai répondu positivement à une proposition du Next Einstein Forum : assurer les relations presse en France, en Belgique et en Suisse pour la rencontre internationale organisée à Dakar du 8 au 10 mars. J'en reparlerai. Pour faire vite, plusieurs objectifs du Next Einstein Forum sont globalement ceux que je poursuis : soutenir le développement de la recherche et de l'enseignement scientifique en Afrique, et faire savoir au monde, à commencer par les Africains, qu'il y a de la recherche de bon niveau sur le continent.

Je me suis aussi plongé dans le très gros rapport de l'UNESCO sur la science et la technologie, dont je publierai probablement quelques fiches de lecture ici. En particulier, évidemment, dans les chapitres concernant l'Afrique.

Et j'ai préparé un voyage d'une semaine à Dakar où je suis présentement. Mon objectif est des rencontrer des responsables scientifiques divers, ainsi que des journalistes scientifiques, pour faire connaissance, recueillir leurs avis, semer des idées de partenariats. J'ai rencontré un certain nombre d'Africains à Paris ces derniers mois, mais prendre à bras le corps la réalité d'un pays (je ne prétends pas la saisir d'un coup, avec une simple semaine à Dakar) ne peut se faire que sur place, en rencontrant les personnes dans leur environnement.

J'ai commencé par deux jours de tourisme. Inutile de dire que les marchands de tous poils me repèrent de loin, blanc pâlichon et tout seul! On devrait leur confier la promotion de la science, peut-être : ils sont tellement insistants qu'il faut des nerfs d'acier pour ne pas craquer et finalement leur acheter quelque chose. Il ne semble pas que les gens se fâchent ici.

Je ne raconterai probablement pas ici les idées liées à mes projets que j'aurai recueillies. J'essaierai plutôt de décrire quelques activités des personnes rencontrées, leurs problématiques. Une petite promenade dans une partie de la science sénégalaise (et internationale).

Et pour terminer sur une note culturelle, j'ai visité aujourd'hui un musée qui aurait bien besoin d'un coup de neuf : le Musée historique du Sénégal, à Gorée. Il est dans un ancien fort (photo). La conception est plutôt bonne, avec une progressions chronologique qui commence aux hominidés et vient jusqu'à la période actuelle ou presque. Mais on sent bien qu'il a été fait avec peu de moyens (des reproductions de Burian pur illustrer les hommes préhistoriques...), et que la mise à jour et l'entretien ne sont pas des préoccupations de ceux qui financent l'Institut fondamental d'Afrique noire dont il dépend.

C'est dommage, car il montre bien la complexité historique et culturelle de toute la région. Il montre que, contrairement à ce qu'a écrit un célèbre imbécile, et lu un célèbre ignorant, l'homme africain (et la femme aussi d'ailleurs), sont bel et bien entrés dans l'histoire, et même depuis bien longtemps. On aimerait que plus d'historiens et d'archéologues s'y intéressent dans les prochaines années, et qu'on leur donne des moyens qui le leur permettent. Peut être alors plus d'habitants de Gorée, et d'ailleurs au Sénégal, auraient d'autres perspectives que vendre des colliers et des porte clefs à 1 000 ou 2 000 francs CFA.